À l’annonce de la rebaptisation du stade Tata Raphaël en stade Ali-Foreman à l’occasion du cinquantenaire du combat du siècle, plusieurs voix se sont levées pour fustiger cette idée considérée comme un acte allant à l’encontre de l’histoire.
Père Raphaël Marie Joseph Apollonie Ghislain de la Kethulle de Ryhove, l’homme à la base de plusieurs actions dont la création des clubs mythiques comme l’AS Vita Club et le Daring Club Motema ainsi que des écoles pour la formation des jeunes, est considéré comme pionnier du football congolais au regard de son implication dans ce secteur.
Outre la création des clubs, il fut également à l’initiative de la construction du stade Reine Astrid (actuel stade 24 novembre) et du stade Roi Baudoin (actuellement stade Tata Raphaël). Au regard de toutes ces réalisations et prises d’initiative, plus d’un pensent, que rebaptiser ce stade Tata Raphaël en stade Ali-Foreman serait cracher sur la mémoire du du père scheutiste belge.
À cet effet, des personnalités publiques, presidents des clubs, Associations Sans But Lucratif (ASBL) et certains journalistes ont condamné cette démarche visant à changer le nom du stade Tata Raphaël en stade Ali-Foreman. Vidiye Tshimanga, prometteur du groupe les Aigles du Congo, parlant même de la “désacralisation” martelant sur l’impact de Tata Raphaël sur l’histoire de plusieurs secteurs de notre pays.
“On ne prend pas une telle décision dans l’euphorie ou pour flatter un invité. Ali et Foreman feront toujours partie de notre histoire, mais l’impact qu’a eu tata Raphaël de la Kethulle sur l’Histoire sportive, sociale et même politique de notre pays ne mérite pas une telle désacralisation”, peut-on lire sur son compte Facebook.
Il a par ailleurs recommandé de faire “une statue de Ali&Foreman en l’honneur de “Rumble in the Jungle”, mettez-là à l’entrée du stade si vous voulez, ou bien même construisez une salle de boxe pour la fédération congolaise de boxe dans l’enceinte du complexe et appelez la “Ring Ali Foreman” mais improviser un changement de nom pour vos coups de Pub, c’est une hérésie… Nous n’accepterons pas ça”, a-t-il conclu.
L’ASBL Boyoma Simama est revenue sur l’importance de l’histoire de ce missionnaire en République Démocratique du Congo retraçant vraisemblablement son parcours dans l’ancienne colonie belge. Cette association a épinglé certains points considérés comme un héritage immense et ineffaçable
“Au lieu de nous traiter comme des sous-hommes, il nous a donné la dignité, l’égalité, le respect et l’amour. Ce n’est pas un hasard si, à sa mort, nos grands-parents ont signé une pétition pour qu’il soit enterré au Congo belge. SI aujourd’hui nous jouons au football, c’est grâce à Tata Raphaël”, peut-on lire
Une autre ASBL est Les Kinois, qui s’oppose à ce projet de débaptisation du Stade Tata Raphaël. Pour ce qui est considéré comme “contraire à la mémoire collective nationale, irrespectueux envers le Père Raphaël de la Kethulle de Ryhove, bâtisseur du stade et pionnier du sport congolais et déconnecté de l’identité culturelle et sportive de Kinshasa”, Ce changement n’a pas sa raison d’être
“Le stade est un symbole fondateur du football congolais et un lieu emblématique de formation, de rassemblement et de fierté populaire. Remplacer ce nom par celui d’un événement étranger serait une rupture du lien identitaire entre le stade et la population kinoise”, signifie l’ASBL Les Kinois.
Tout en reconnaissant la porté de ce combat du siècle opposant Mohammed Ali à George Foreman en 1974, Les Kinois font une proposition presque similaire à celle faite par Vidiye Tshimanga pour honorer The Rumble in the jungle.
Les autorités ont été exhortées à “préserver le nom et l’intégrité historique du Stade Tata Raphaël, valoriser la mémoire du Père Raphaël de la Kethulle et protéger ce site comme un patrimoine éducatif et identitaire national”, avant de conclure par une phrase forte : “Toucher au nom du Stade Tata Raphaël, c’est effacer une page vivante de notre identité”.
Ceci n’est qu’un échantillon choisi par notre média, sinon plusieurs personnes contestent cette idée prise à l’occasion des 50 ans d’anniversaire du combat du siècle ayant mis en opposition Mohamed Ali et Georges Foreman.
Bryan Mpungu El Unico





